« Le concept de psychomotricité tente de mettre en évidence cette interrelation entre les fonctions motrices et la vie psychique de l’individu, le corps étant considéré comme point d’ancrage des expériences sensorimotrices, émotionnelles et affectives, cognitives et sociales ». Juan de Ajuriaguerra, neuropsychiatre, psychanalyste et précurseur de la psychomotricité

Plus concrètement, les activités de psychomotricienne visent à accompagner et/ou rééduquer les personnes confrontées à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle, en agissant sur leurs fonctions psychomotrices. La psychomotricité s’intéresse à la manière dont la personne se représente son corps, dont elle s’en sert pour exprimer ses émotions, entrer en relation et investir son environnement. Le travail avec les personnes âgées ne s’inscrit pas uniquement dans l’optique de récupération d’une fonction, il s’agit d’un accompagnement de la personne vers une réappropriation de « soi ». 

Le Diplôme d’Etat de Psychorééducateur fut créé en 1974, c’est donc une jeune profession. Les actes autorisés à pratiquer sont réglementés par un décret et découlent d’une prescription médicale. 

Et à Arpajon, comment ça marche ? 

Elles travaillent en équipe pluridisciplinaire avec les aides-soignants (es), les infirmiers (ères), les médecins, les animatrices, les ergothérapeutes et les neuropsychologues de ces services. 

Les Missions :

  • Rétablir la communication verbale et non-verbale dans le contact et les gestes quotidiens (repas, toilettes, soins de confort pour préserver ou rétablir la communication non verbale par le toucher et l’approche sensorielle. Ce temps fort aide la personne à accomplir ces gestes quotidiens devenus difficiles et les gestes qu’elle ne peut plus faire seule.
  • Proposer des bains thérapeutiques et des séances de relaxation (l’objectif est alors centré sur la réappropriation du corps et la détente de la personne).
  • S’occuper de personnes atteintes d’une démence et présentant des troubles cognitifs et/ou psychomoteurs (troubles de l’équilibre, de la marche, du schéma corporel) plus ou moins évolués.

On peut réaliser des séances individuelles pour personnaliser la prise en charge du patient (toucher thérapeutique, relaxation, stimulation psychomotrice ...) ou des séances de groupe lors d’atelier d’expression artistique (peinture, mosaïque), d’atelier de stimulation sensorielle (exercices ludiques autour des cinq sens, gymnastique douce), d’atelier d’écriture de conte, de jeu dramatique ; l’atelier « Equilibre » est conduit en binôme avec l’ergothérapeute. 
A Arpajon, nous disposons d’un « endroit extraordinaire », l’espace Snoezelen.

Le secret pour exercer pleinement cette profession est avant tout d’Etre Avec la personne, d’être à l’écoute et d’être créatif : « Faire bouger les personnes âgées dans leurs corps pour que cela bouge dans leur tête » ! 

La médiation animale

Le chien est un animal aimé par beaucoup de nos seniors. Il leur rappelle des souvenirs et des moments de leur vie passée. La présence du chien permet de retrouver des émotions, étroitement reliées à la mémoire. L’animal apporte pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer une envie d’interagir et de sortir de l’apathie. Le chien est un véritable moteur pour des prises en charge auprès des patients.
La présence du chien dans l’hôpital apporte de la vie et rend l’endroit plus chaleureux. Beaucoup vont se confier à l’animal car selon eux il ne juge pas et ne ment pas.

La médiation animale apporte des bienfaits auprès des patients tels que :

  • susciter des réactions touchant au domaine psychosocial ou affectif. L’animal  touche directement à l’affectivité et peut favoriser certains souvenirs affectifs.
  • libérer la gestuelle à partir de la communication et des exercices avec le chien. Des personnes très repliées sur elles même s’ouvrent psychocorporellement. La personne se redresse et se dirige vers l’animal.
  • se réapproprier leur corps par une reconnaissance de l’affirmation de soi. L’animal responsabilise la personne à son niveau, ce qui l’aidera à retrouver une image plus positive d’elle-même et un sentiment d’utilité.
  • de construire un nouveau mode relationnel avec le personnel soignant. Certains patients font d’abord confiance en l’animal puis au thérapeute. 
  • diminuer l’agitation psychomotrice, la déambulation, l’anxiété, le repli sur soi. S’occuper de l’animal en le caressant ou même en le regardant apaise les tensions psychiques et motrices.

Cette médiation est une autre manière d’aborder la motricité globale, l’équilibre, l’attention, les stimulations sensorielles… de façon ludique.
Cette approche psychomotrice facilitée par le chien s’inscrit dans les objectifs thérapeutiques de l’équipe pluridisciplinaire comme dans le projet de vie de la personne participante.

Sandrine LE ROUX
Psychomotricienne